CultureEconomieFranceMarocMondeMRESciencesSportUncategorized

28% des jeunes pensent à migrer, 80% insatisfaits des politiques d’emploi

28% des jeunes pensent à migrer, 80% insatisfaits des politiques d’emploi

Nom de domaine

Le réseau de recherche africain Afrobarometer a publié les résultats d’une enquête sur les opinions et les priorités de la jeunesse marocaine, sur la base d’entretiens effectués en février 2024 avec un échantillon représentatif national de 1 200 citoyens, et une marge d’erreur de +/- 3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%.

L’organisation, qui mène des enquêtes sur les expériences et évaluations des Africains concernant la démocratie, la gouvernance et la qualité de vie depuis 1999, a expliqué que malgré les améliorations dans les niveaux d’éducation, l’emploi reste un défi majeur pour la jeunesse marocaine, d’autant qu’une large proportion ne participe pas au marché du travail.

Parmi les 18-35 ans, le chômage s’élève à 63%, avec 21% cherchant activement un emploi, un taux trois fois supérieur à celui du groupe d’âge de 36 à 45 ans (7%). Interrogés sur leur type de travail préféré, près de la moitié des jeunes (47%) ont exprimé le désir de créer leur propre entreprise, un chiffre légèrement en dessous de la moyenne nationale (50%).

En même temps, beaucoup de jeunes considèrent l’emploi dans le secteur public comme une option attrayante. Environ un tiers (31%) préfère travailler dans le public, un pourcentage nettement plus élevé que chez les adultes plus âgés. À l’inverse, seuls 10% expriment une préférence pour le secteur privé, et encore moins dans des organisations non gouvernementales (3%).

Les priorités de la jeunesse

Au regard des jeunes citoyens marocains, comme de l’ensemble des adultes en général, le chômage est le principal défi auquel le pays est confronté. Sept jeunes sur dix (70%) considèrent le manque d’opportunités d’emploi comme l’un des trois principaux problèmes que le gouvernement doit aborder.

Bien que le chômage soit une question intergénérationnelle, elle est une priorité plus urgente pour les jeunes, les groupes plus âgés le mentionnant comme une priorité principale 15 à 23% moins fréquemment. La hausse du coût de la vie est la deuxième préoccupation majeure, citée par 47% des jeunes, contre 52 %-53% des adultes plus âgés.

Par ailleurs, plus de quatre sur dix (44%) considèrent la sécheresse comme un problème majeur, une question plus pressante parmi les groupes d’âge plus âgés (49%-63%). Moins de jeunes citent la santé (29%) et la pauvreté (11%) comme priorités principales.

Aussi, les jeunes sont plus enclins que les adultes plus âgés à considérer l’éducation comme une priorité nationale. 44% classent ce secteur parmi leurs trois préoccupations principales, contre une fourchette de 30% à 39% parmi les plus âgés.

Les jeunes interrogés ont exprimé des positions critiques quant aux réalisations gouvernementales dans plusieurs domaines, qu’ils considèrent comme prioritaires. Moins de la moitié estiment que l’exécutif fait «plutôt bien» ou «très bien» en améliorant les services de santé de base (45%) et en répondant aux besoins éducatifs (40%).

Les évaluations positives chutent davantage, en ce qui concerne la réduction de la pauvreté (28%) et la création d’emplois (20%). Quant au maintien de la stabilité des prix, seuls 14% des jeunes saluent les efforts du gouvernement, un taux inférieur à celui des groupes d’âge plus âgés.

La migration, une alternative au mécontentement ?

Malgré les défis économiques, la plupart des interrogés se disent optimistes quant à l’orientation générale du pays. Près des trois quarts des jeunes (73%) affirment que le Maroc va dans la «bonne direction», un niveau d’optimisme partagé par les adultes de plus de 46 ans.

En revanche, les répondants âgés de 36 à 45 ans sont moins certains de la voie du pays, avec 59% estimant que le Maroc est sur la «bonne voie». Au milieu d’un mécontentement généralisé concernant les conditions économiques et les performances du gouvernement, l’intérêt pour la migration parmi les jeunes Marocains augmente.

En chiffres, près de 28% disent avoir beaucoup pensé à quitter le pays, tandis que d’autres ont envisagé la migration à divers degrés. Parmi eux, 15% y pensent «quelque peu» et 21% «un peu». En revanche, seuls 36% ont déclaré n’y avoir pas pensé du tout.

Par ailleurs, l’aspiration à quitter le pays diminue avec l’âge, avec des taux de 9%, 7% et 3% selon les groupes. Cependant, l’intérêt pour la mobilité internatioale parmi les jeunes a augmenté au fil du temps, passant de 20% en 2017 à 28% en 2024.

Pour la plupart des jeunes, la motivation principale est économique. Plus de la moitié des jeunes qui ont envisagé la migration «au moins un peu» (54%) citent la recherche de meilleures opportunités d’emploi. Par ailleurs, 12% souhaitent explorer de meilleures options d’affaires. D’autres veulent poursuivre leurs études (12%), échapper à la pauvreté (10%) ou voyager (4%).





Source link

Articles connexes

L’Algérie perd définitivement sa bataille face au Maroc

klayen

Première présentation sur la réforme des retraites en janvier

klayen

Le Maroc se dirige vers le paiement électronique circulant à tous les groupes de la société

klayen