En Mauritanie, le procès en appel de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a connu un tournant majeur ce lundi 24 février. Le procureur général a requis une peine de vingt ans de prison ferme à l’encontre de l’ex-chef de l’État, l’accusant d’avoir abusé de son pouvoir pour accumuler une fortune considérable. Cette demande intervient après une première condamnation à cinq ans de prison prononcée en décembre 2023.
Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, est jugé aux côtés d’une dizaine d’anciens hauts responsables et proches collaborateurs. Parmi eux figurent deux anciens premiers ministres, plusieurs ex-ministres et des directeurs de grandes entreprises publiques. Les charges retenues incluent «enrichissement illicite», «abus de fonctions», «trafic d’influence» et «blanchiment d’argent».
Le procureur, Sidi Mohamed Ould Di Ould Moulay, a souligné que l’ancien président avait transformé la présidence en un «bureau pour exercer le chantage sur les investisseurs», mettant en avant l’utilisation abusive de son autorité à des fins personnelles. Il a également demandé la dissolution de l’association Rahma, une organisation caritative fondée, selon lui, par un fils de l’ex-dirigeant.
Depuis le début de son procès en première instance en janvier 2023, Mohamed Ould Abdel Aziz est maintenu en détention. Il a constamment nié les accusations portées contre lui, affirmant être victime d’une machination politique orchestrée par ses adversaires. Son arrestation initiale, en août 2020, faisait suite à une enquête parlementaire révélant des malversations présumées dans la gestion des affaires publiques durant sa présidence.
La défense présentera ses arguments ce mardi, mais aucune date n’a été communiquée quant au verdict final de la cour d’appel.