Seize membres du groupe d’ultradroite «Action des forces opérationnelles» (AFO), dont trois femmes, ont été condamnés, mardi 30 septembre au tribunal correctionnel de Paris, à différentes peines de prison ferme ou de surcis, ou encore à des amentes. Parmi eux, six ont écopé de deux ans ferme, pour avoir planifié des actes islamophobes contre des musulmans. Agés de 39 à 76 ans, ils ont été reconnus coupables d’«association de malfaiteurs terroriste», pour préparation à un «affrontement avec la communauté musulmane».
L’AFP rapporte que les concernés «devront purger leur peine à domicile sous bracelet électronique». Par ailleurs, un individu a écope d’un an de ferme et cinq autres ont été condamnés à la prison assortie du sursis visent. Pour leur part, quatre prévenus de plus devront verser des amendes, pour détention illicite d’armes.
Selon l’agence de presse, les condamnés à la prison ferme sont notamment Guy Sibra, 72 ans et identifié comme le fondateur d’AFO, Bernard Sorel, 76 ans, le chef de la cellule Île-de-France et Daniel Raimbault, 39 ans, un ancien militaire recruté «pour ses connaissances en explosifs».
En envisageant des «opérations de représailles» contre les musulmans en cas d’attentat et en menant des actes préparant à des actions violentes, les condamnés sont «tombés dans le piège du terrorisme en répondant à la terreur par la terreur», a déclaré le président de l’audience.
Le procès s’est ouvert en juin dernier, après que le juge d’instruction antiterroriste a ordonné, en août 2024, de déférer les mis en cause devant la cour. Les membres de l’AFO ont eu comme objectif de «faire prendre conscience (…) du risque de pénétration islamiste», de manière à «rétablir» un «héritage» des ancêtres pour les jeunes générations.
Parmi ces actions figure notamment une certaine «opération halal», qui consiste à dissimuler les femmes d’AFO «sous des niqabs» pour «empoisonner de la nourriture dans les rayons halal de supermarchés avec du cyanure ou de la mort-aux-rats», afin d’intoxiquer les acheteurs et ainsi «discréditer la nourriture halal».
Par ailleurs, il s’agissait de tuer «200 imams radicalisés» et de faire exploser la porte d’une mosquée dans les Hauts-de-Seine, ou encore de «faire exploser une couscoussière à distance». Le parquet avait requis jusqu’à cinq ans de prison, avec un mandat de dépôt immédiat.