La juge d’instruction antiterroriste a ordonné, le 21 août, de poursuivre 16 personnes par le tribunal correctionnel, pour planification d’actions violentes contre les musulmans en France, entre 2017 et 2018. Cités ce mercredi par l’AFP, les éléments de l’ordonnance concernent treize hommes et trois femmes membres d’Action des forces opérationnelles (AFO). L’organisation est décrite comme étant «hiérarchisée et structurée», porteuse de «projets d’actions violentes concrètes dans des lieux symboliques tels que des mosquées» ou en empoisonnant la nourriture halal dans les étalages, à travers des femmes en niqab.
Alignée sur les réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT), la magistrate a requalifié les faits comme étant délictuels, plutôt que criminels. Les mis en cause sont soupçonnés «d’association de malfaiteurs terroriste et de recherches d’armes», avec des implications à des degrés divers. Retenant un autre élément du PNAT, la juge a lié l’AFO à une «idéologie alimentée par l’assimilation du terrorisme jihadiste à l’islam en général, la crainte du grand remplacement, et une vision décliniste de la société française à laquelle répondait le survivalisme déviant vers l’accélérationnisme».
Parmi les actions envisagées par l’AFO, est évoquée notamment l’idée de «tuer 200 imams radicalisés», de cibler le rappeur Médine, l’islamologue Tariq Ramadan, jeter des grenades dans «les voitures des arabes», ou encore «faire exploser une couscoussière à distance». Très active, la cellule francilienne de l’organisation a aussi projeté de «faire exploser la porte d’une mosquée» de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), ou encore de «positionner des tireurs à longue distance».
Selon la même source, beaucoup des mis en cause sont nés entre 1949 et 1986, avec «un passé militaire» ou «un attrait pour l’armée». Leurs profils restent pour autant différents : «un antiquaire, un téléopérateur de nuit auprès des taxis G7, un consultant en ressources humaines, un restaurateur, un artisan, une comptable, un chômeur ou un enseignant en lycée…».
Le fondateur et chef d’état major de l’AFO est quant à lui un policier à la retraite de 69 ans. Des armes à feu et des milliers de munition ont été retrouvés lors des perquisitions chez des suspects, ainsi que des éléments entrants dans la fabrication d’explosifs de types TATP.