Onze personnes ont été arrêtées récemment en Serbie, dans le cadre d’une enquête sur plusieurs actes criminels commis en France. Ces derniers sont liés notamment à la découverte de neuf têtes de cochon devant des lieux de culte musulman, au début de ce mois en région parisienne. Les autorités serbes ont annoncé, lundi, que les suspects étaient «sous influence d’un service étranger», lors de leur passage à l’acte dans des attaques contre des synagogues et des mosquées.
Soupçonnés d’«association de malfaiteurs, de discriminations et d’espionnage», les mis en cause seront déférés devant le parquet, dans les 48 heures. Entre avril et septembre 2025, ils ont été impliqués dans des jets de peinture verte sur le Musée de l’Holocauste, des synagogues et un restaurant juif, un affichage d’autocollants aux contenus «génocidaires», mais aussi le placement de têtes de cochon devant des lieux religieux musulmans dans la région parisienne. Citant un communiqué du ministère serbe de l’Intérieur, l’AFP rapporte que ces actions ont été menées également en Allemagne.
Le but aurait été de diffuser «des idées prônant et incitant à la haine, à des discriminations et à la violence fondées sur des différences» de couleur de peau, de religion, de nationalité et d’origine ethnique. Selon la même source, les 11 individus auraient été enrôlées par un douzième, qui reste «en fuite». Si l’ensemble de ceux arrêtés jusque-là sont identifiés comme étant des ressortissants serbes, le ministère de l’Intérieur ne mentionne pas la nationalité du service de renseignement pour lequel ils auraient agi.
Le 10 septembre dernier, le parquet de Paris a pour sa part annoncé que les têtes de cochons découvertes avaient été déposées par des étrangers, qui auraient ensuite quitté le territoire français. Les découvertes macabres ont été initialement de cinq, dont une tête portant l’inscription «MACRON» en peinture bleue. Dans ce cadre, un agriculteur normand a signalé à la police que deux individus lui avaient acheté une dizaine de têtes de cochon. Leur véhicule serait immatriculé en Serbie, ce qui a fait planer le doute sur une éventuelle ingérence étrangère.
Au moment de l’ouverture de cette enquête, du côté français, ministère public a fait savoir que le même véhicule avait été identifié à Paris. Les mis en cause auraient par ailleurs utilisé une ligne téléphonique croate. Après les faits, elle a été localisée au niveau la frontière franco-belge.